• Mohamed Gado
• 05 May, 2025

La deuxième édition de l'Agro Meet-Up s'est tenue le mercredi 30 avril à la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin, offrant une plateforme cruciale pour discuter des solutions de financement destinées à dynamiser et structurer l'entrepreneuriat rural. Sous le thème "Comment financer son projet agricole", cet événement a rassemblé des acteurs clés des secteurs public et privé pour explorer les opportunités de financement et aborder les défis liés à l'accès au foncier.

 Fort du succès de sa première édition axée sur la planification des projets agricoles, l'Agro Meet-Up a réuni agriculteurs, éleveurs, start-up agricoles, étudiants, investisseurs et institutions de soutien. Christian Assossou, directeur général de Sud Capital et invité d'honneur de cette édition, a inauguré les discussions par une intervention d'une clarté remarquable. Bien que n'étant pas présent physiquement, son message enregistré a captivé l'audience dès les premiers instants. Il a présenté une analyse perspicace et méthodique du financement agricole, s'appuyant sur des principes essentiels : progressivité, rationalité, innovation et gestion des risques. «Il faut commencer modestement, établir un historique solide et prouver une gestion rigoureuse : ce sont les premiers éléments qui inspirent confiance aux institutions financières», a-t-il insisté.  Des experts de structures étatiques et privées ont éclairé les participants sur les mécanismes de financement et d'accompagnement disponibles. Le Fonds national de développement agricole (Fnda), l'Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme), la Caisse des dépôts et consignations (Cdc Bénin) et Sud Capital ont présenté leurs offres respectives.

Le Fnda a notamment insisté sur le fait que la recherche de financement ne doit pas être un acte isolé ou improvisé. L'institution a souligné qu'elle doit devenir une démarche constante, rigoureuse et méthodique dans le parcours entrepreneurial. « Le financement ne se cherche pas auprès d’une seule institution. Il faut diversifier ses pistes, avoir plusieurs cordes à son arc pour maximiser ses chances d’atteindre ses objectifs », a déclaré son représentant. Cette approche stratégique requiert anticipation, ouverture d'esprit et une veille continue sur les offres existantes. L'Adpme quant à elle joue un rôle essentiel dans la structuration et l'accompagnement des jeunes entreprises agricoles en phase de démarrage ou de croissance. Grâce à ses guichets de services, l'agence aide les entrepreneurs à formaliser leurs structures, à accéder aux financements bancaires et non bancaires, et à renforcer leur compétitivité. L'Adpme développe également des programmes d'incubation pour stabiliser les start-ups agricoles durant leurs premières années critiques. La Cdc Bénin intervient en tant qu'investisseur institutionnel stratégique pour catalyser les investissements à impact dans les secteurs productifs, y compris l'agriculture. Elle mobilise des ressources à long terme pour soutenir des projets structurants, souvent à un stade de maturité, en investissant dans des modèles d'affaires viables et en créant un effet de levier auprès des partenaires financiers. 

 Ce dialogue entre experts a permis de mettre en lumière les critères d'éligibilité, les dispositifs d'accompagnement, les attentes en matière de structuration financière et les marges de manœuvre pour chaque type de porteur de projet. Des exemples concrets ont illustré les propos, rendant tangible ce qui est souvent perçu comme abstrait par de nombreux acteurs du secteur agricole. La richesse de la session de questions-réponses a confirmé l'intérêt marqué d'un public désireux de clarifications et de repères fiables. L'événement a mis en évidence l'importance d'un agrobusiness durable, innovant et ancré dans les réalités locales.

Lire aussi : Commercialisation des produits agricoles : SIPI lance une opération d’achat de tous les stocks de soja au Bénin